DYSLEXIE ET PROPRIOCEPTION
Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas une maladie moderne. Elle a toujours existé, même si elle ne jouissait pas de la popularité qu’on lui connait aujourd’hui. Est dyslexique l’enfant qui présente un trouble de l’apprentissage de la lecture survenant en dépit d’une intelligence normale , de l’absence de troubles sensoriels ou neurologiques, d’une instructions claire adéquate, et d’opportunités socio-culturelle suffisantes. La posture n’est rien d’autre qu’un symptôme au milieu d’autres symptômes (dont la dyslexie) et ils font tous intervenir une dysfonction proprioceptive.
La dyslexie n’est donc pas envisagée comme une affection spécifique et durable mais comme un simple symptôme au sein d’une dysfonction sensorielle multiforme affectant le développement des relations perception et action. Dès lors que l’interrogatoire et l’examen mettent en évidence des signes de dysfonction proprioceptive, il est justifié d’intervenir, bien avant les 18-24 mois de retard de lecture demandés pour poser le diagnostic. Le trouble persiste après 6 mois de rééducation. Il toucherait plus de 5% des enfants d’âge scolaire. Plusieurs études (Cignetti et al.) ont été menés au cours sur les enfants présentant une dyslexie de développement ainsi que les enfants atteints de dyspraxie ont des ajustements posturaux anticipatifs mal synchronisés et plus tardifs que les enfants sains. La théorie proprioceptive représente une nouvelle approche thérapeutique pour les troubles de l’apprentissage et de la coordination.
Trouble des apprentissages et Syndrome de Déficience Postural
L’ensemble des recherches en posturologie s’accorde sur l’existence d’une relation de comorbidité entre un Syndrome de Déficience Postural, et les Troubles des Apprentissages et de la Coordination (Dr Vallier, Dr Quercia & al).
Dès 1979, le Dr Henrique MARTINS DA CUNHA, spécialiste de médecine de réadaptation fonctionnelle à Lisbonne fut le premier à décrire le Syndrome de déficience posturale (SDP) et à établir un lien entre troubles de la posture, troubles proprioceptifs et troubles des apprentissages et de la coordination.
Les signes d’alerte des Troubles Spécifiques de l’ Apprentissages (T.S.A.); le retard de langage, des difficultés à apprendre des suites d’éléments comme l’alphabet, une mauvaise représentation spatiale et temporelle et des atypies motrices comme une maladresse pour lacer ses chaussures. En lecture, on observe généralement chez les enfants dyslexiques des difficultés de compréhension écrite, un déchiffrage long et laborieux avec des erreurs variables pour le même mot, une absence de prise en compte de la ponctuation, une grande difficulté à lire à voix haute, des confusions visuelles ou auditives, des inversions, des suppressions de lettre, de syllabe, de mot ou des sauts de ligne, soit :
- Ils peuvent concerner le langage oral (dysphasie),
- les apprentissages scolaires (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie),
- la coordination et les fonctions visuo-spatiales (dyspraxie),
- les fonctions transversales (trouble de l’attention, mémoire, fonctions exécutives).
Le trouble de l’apprentissage du langage écrit (dyslexie) est de loin le trouble spécifique des apprentissages le mieux exploré. La prévalence de la dyslexie serait estimée entre 6 à 8 %. Ces troubles sont durables. Ils ont des conséquences sur la vie quotidienne des enfants, puis des adultes, sur l’insertion scolaire puis professionnelle. Or, ces conséquences peuvent être prévenues ou atténuées par une prise en charge adaptée précoce.
Le traitement postural des troubles de apprentissages et de la coordination nécessite une approche pluridisciplinaire collaborative de praticiens formés à la posturologie de l’enfant et de l’adolescent : podo-posturologues, orthoptistes, opticiens et ophtalmologues, ostéopathes, dentistes , kinésithérapeutes… auxquels s’ajoutent les orthophonistes, les enseignants, les psychomotriciens et les pédiatres. L’appui des parents est essentiel notamment pour mettre en application les consignes à domicile (exercices proprioceptifs, respiratoires, pose d’un obturateur buccal…) Nous rappelons que l’orthophoniste est le seul habilité à établir un diagnostic précis des troubles des apprentissages. Le neuropsychologue et l’ergothérapeute pourront également intervenir en complément. Le motif de consultation est généralement lié aux difficultés d’apprentissage
scolaire.
Le bilan orthophonique confirmera le retard significatif au niveau de l’acquisition de la lecture. Un bilan de la coordination et des compétences psychomotrices devra compléter le bilan orthophonique.
